Élection partielle de Villeneuve-sur-Lot : un sursaut éthique s’impose

Les résultats de l'élection législative partielle de Villeneuve sur Lot ne doivent pas être sous-estimés ou banalisés.

Au dela de l'expression d'une légitime impatience des Français devant la persistance de la crise - qui avait caractérisé les précédentes élections partielles - et de la difficulté inherente aux scrutins intermédiaires pour toute majorité, la sanction électorale est ici particulièrement lourde.

C'est précisément parce que l'ombre de Jérôme Cahuzac a plané sur ce scrutin qu'il convient d'en tirer toutes les conséquences.

En refusant de voter pour les candidats de la majorité parlementaire, voire en reportant leurs suffrages sur un candidat extrémiste, les électrices et électeurs de la majorité présidentielle ont clairement signifié que la réponse apportée au séisme éthique de l'affaire Cahuzac n'était pas à la hauteur de leurs attentes légitimes.

Cet échec est lourd, et il est collectif. Le temps n'est pas à la recherche de boucs-émissaires faciles.

Le président de la république a avec justesse placé cette question de l'emploi au cœur de son intervention télévisée hier soir : Le temps est à l'approfondissement et à l'amplification de la lutte contre le chômage, qui constitue le terreau du Front National.

Mais le temps est également au ressaisissement.

Le spectacle donné ces dernières semaines autour du projet de loi sur la transparence financière en politique a été dévastateur. Les avancées et améliorations au texte gouvernemental ont été gommées dans l'opinion publique par les reculs et les louvoiements autour d'engagements forts pourtant annoncés par le président de la république au lendemain de l'affaire Cahuzac.

Sur la question des patrimoines, de leur publication et de leur contrôle, comme sur celle des incompatibilités professionnelles liées à l’exercice du mandat parlementaire – qui sont au cœur de l’affaire Cahuzac – il est temps d’agir sans tergiverser.

Nous appelons solennellement l'ensemble de nos collègues de la majorité à un sursaut collectif, à revenir au texte initial sur les points minorés par le travail en commission, et à engager sans tarder le chantier de la rénovation de la vie politique, à commencer par le non-cumul de mandats.

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